Interview dans l’Avenir de l’Artois du 12/11/2014

« Je regarde les choses de manière différente »

L’Avenir de l’Artois, édition Arras du 12/11/2014.

Après avoir pris quelques jours de repos à son retour du Canada, Frédéric Leturque est à nouveau sur le pont. La fusillade d’Ottawa, l’UDI, ses ambitions au sein du parti centriste, le bilan du Président de la République, il répond à toutes nos questions.

Avenir de l’Artois : Le 22 octobre dernier, vous étiez en plein coeur d’Ottawa lorsqu’un attentat s’est produit. Comment allez-vous depuis ?

F. Leturque : C’était assez marquant, c’est difficile à exprimer encore aujourd’hui. Plus on s’en éloigne et plus on prend conscience de la chance qu’on a eue, de voir notre rendez-vous décalé d’une dizaine de minutes, ce qui nous a préservés. Quand on a les responsabilités qui sont les miennes, cela vous fait prendre de la hauteur, on attache plus d’importance au travail essentiel. Avec du recul et de la distance, cela fait aussi se recentrer, sur les préoccupations des Arrageois. Il y a des sujets bien plus importants que certains dîners en ville… Ce genre d’événement vous ramène aux sujets importants. La politique, c’est s’intéresser aux gens, prendre en charge les réalités et le quotidien des Arrageois, c’est aussi penser aux problématiques d’avenir. Cela va laisser une trace dans ma construction personnelle et  politique, comme ce qui c’était passé à la mosquée en mars 2012. L’enchaînement fait que je regarde les choses de manière différente, mais avec autant d’envie.

AA : Votre déplacement au Canada s’est fait dans la cadre des commémorations de la Grande Guerre, qu’en retirez-vous ?

FL : C’était un déplacement hyper profitable ! On en verra le fruit dans quelques années je pense. Ce déplacement avait été préparé il y a six mois, dans l’objectif de continuer à réhabiliter la Bataille d’Arras. On n’en traite pas dans les livres d’Histoire, alors il faut utiliser tous les leviers possibles pour que les commémorations replacent Arras dans toute sa dimension. J’ai pu rencontrer le représentant de la Reine, mais aussi le Ministre des Anciens combattants, ou encore une trentaine d’Arrageois qui vivent là-bas, grâce à la fondation Vimy. J’ai visité une base militaire aussi : c’était le camp d’entraînement des Canadiens avant de venir se battre ici. Nous appuyer sur des pays amis, comme le Canada, dont la population est très attachée à son histoire, permet d’avoir des relations très fortes. Ils ont la volonté de venir sur les traces des soldats Canadiens : nous devons faire en sorte qu’ils puissent venir passer un peu de temps dans l’Artois. C’est une économie qui se développe, donc des dépenses, donc un bon moyen pour faire vivre nos commerces. Ce déplacement nous a aussi permis de signer une série d’engagements, qui se scelleront dès 2015, par l’organisation de voyages, par des Tours. En 2017 par exemple, 10 000 jeunes canadiens viendront à Arras. Dans le même sens, je fera bientôt un déplacement en Nouvelle-Zélande, en 2015. Le Canada, j’y retournerai en juin 2016.

AA : Ces dernières semaines, on vous a vu apporter votre soutien à Hervé Morin, qui est candidat à la tête de votre parti, l’UDI. Pourquoi lui ?

FL : Jean-Louis Borloo a laissé un vide lorsqu’il a quitté l’UDI. C’est une personnalité très fédératrice et hors-norme ! Il faut continuer sans lui. C’est une autorité morale, qui savait rassembler. On doit réussir à poursuivre ça, réussir à mettre sur les rails ce nouveau parti politique, je me suis engagé à ses côtés pour ça. Je suis conscient que notre pays a besoin d’un Centre structuré, organisé, qui propose une alternative et un projet, avec des personnalités qui ont les pieds sur terre, des personnalités qui ne courent pas après les responsabilités parisiennes. Hervé Morin est une personnalité tempérée, il a une expérience du gouvernement, d’élu local aussi, puisqu’il est toujours maire. C’est celui qui semble le mieux fédérer la famille. Je m’entends bien avec lui, et en politique, l’humain est aussi important, dans le partage d’expériences.

AA : Si il est élu à la tête du parti, seriez- vous prêt à lui apporter votre contribution ?

FL : Aujourd’hui, on n’est pas dans une telle situation… Je pense que la crédibilité du Président de la République est sacrément entamée. Les Français doutent. Cela me conduit à dire que si on est pas un certain nombre de jeunes, répartis dans le pays, à réussir à mettre en commun nos expériences, pour remettre le pays dans le bon sens, je passerai à côtés de mes responsabilités. Si mon engagement politique peut servir ma ville et faire que le pays aille dans le bon sens… Je suis disponible pour ma famille politique.

AA : Quel regard portez-vous sur le bilan du Président de la République ?

FL : Ce n’est pas possible de continuer à subir autant de ponctions. Si j’avais quelques conseils à donner au Président, ce serait tout d’abord de mieux s’entourer, de travailler avec les pieds sur terre, d’avoir conscience de la souffrance des Français, mais aussi de l’extraordinaire énergie de la France ! Les Français demandent du dialogue, de la concertation. On est dans une non relation.On a l’impression d’un Président qui n’assume pas ses responsabilités.

Propos recueillis par Aurélie Delforge.

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