Communiqué de presse – 9 septembre 2015
Alors que Caroline CAYEUX, Sénateur-Maire de Beauvais et Présidente de Villes de France, réunissait un bureau extraordinaire de l’association ce mercredi sur la question de l’accueil des réfugiés, Frédéric LETURQUE, son secrétaire général et Maire d’Arras, a tenu à réagir.
« Si la photo de l’enfant Aylan Kurdi a changé la capacité de parler de l’accueil des réfugiés, ce sujet est trop sérieux pour se gérer exclusivement dans la pression du moment.
Il ne suffit pas de lever le doigt après avoir vu cette terrible photo en disant « je vais accueillir des migrants » pour apporter une solution définitive au problème.
On ne peut pas simplement se donner bonne conscience en prenant une telle décision. On ne peut pas simplement lancer ou répondre à un appel solidaire médiatique, alors que certaines communautés vivent déjà dans des conditions déplorables dans certaines villes.
Se prononcer en faveur de l’accueil de réfugiés n’est pas un geste gratuit, ce n’est pas non plus un simple geste généreux. Cela doit être surtout un geste responsable.
Leur accueil doit s’opérer dans de bonnes conditions, en réussissant leur intégration. C’est précisément ce que nous faisons à Arras en toute humilité, sans oublier les difficultés que connaissent nombre de familles du territoire envers lesquelles nous avons une responsabilité et qui occupent notre quotidien.
Frédéric LETURQUE précise, comme indiqué par Jean-Pierre FERRI, adjoint au Maire en charge de la vitalité et cohésion sociales, lors d’une récente interview, qu’actuellement 196 réfugiés sont accueillis à Arras, notamment au CADA (Centre d’Accueil pour Demandeurs d’Asile).
Les capacités d’accueil sont aujourd’hui à saturation. Nous ne pouvons pas accueillir plus pour accueillir mal. Si le nombre de places à Arras n’est pas suffisant et que l’Etat n’organise pas la solidarité, nous ne pourrons accueillir davantage de réfugiés.
Le Maire d’Arras conclut en soulignant que les quelques récentes réactions ne sont pas à la hauteur de l’enjeu et n’apportent aucune solution durable.
Ces réponses qui n’en sont pas vraiment ne doivent pas être contre-productives. Le risque en envoyant de tels messages est aussi de motiver et d’encourager davantage les passeurs. Si l’Europe politique avait vraiment un sens, elle serait en mesure de régler ce problème. »
