Centre : Quand la boussole s’affole !

« Il n’est de vent favorable pour celui qui ne connaît pas son port ». Cette citation de Sénèque m’accompagne au quotidien depuis les débuts de mon engagement politique et s’avère être plus que jamais d’actualité pour la famille politique qui m’est chère.

Ce mercredi 12 octobre, de nombreux élus de l’UDI ont officiellement annoncé leur soutien à Alain Juppé dans le cadre des primaires de la droite. Un revirement que les militants ne comprennent pas, six mois après avoir clairement exprimé leur choix de ne pas prendre part à cette primaire lors du Congrès de Versailles.

Cette prise de position, une de plus parmi toutes celles de ténors centristes qui, un par un, soutiennent les candidats républicains, met à mal la belle ambition collective de l’UDI. Le centre s’éparpille dans une bataille dont il ne maîtrise ni les contours ni les règles du jeu, à l’heure où le pays a besoin de cohérence et de rassemblement.

Comment imaginer demain se retrouver solidairement et sereinement derrière un candidat à l’élection présidentielle au sortir d’une joute électorale faite essentiellement de confrontations puériles et de polémiques stériles ? Ce match en lever de rideau n’est pas à la hauteur des enjeux. Il n’est pas une réponse à la crise politique et démocratique que nous traversons.

Quand la primaire apporte de la division, nos militants et nos électeurs ont besoin de stabilité. Nous devons respecter le choix que les militants ont exprimé au Congrès de Versailles. Nous devons respecter cette grande idée d’un Centre fort, uni et indépendant. Nous devons aussi affirmer l’identité de notre famille et les valeurs du Centre : humanisme, solidarité, modération, tolérance et proximité.

Le Centre ne peut se résumer à un espace topographique sur l’échiquier politique. Le Centre a de la valeur et, trop souvent, nous l’oublions.

Ces dernières années, le Centre s’est positionné en parti des territoires. Un bateau stable et robuste s’appuyant sur des représentants et militants impliqués, un bateau aujourd’hui amarré dans de nombreuses villes, départements et régions. Toujours plus proche des gens, toujours plus conscient des réalités, toujours plus concerné par les enjeux, le Centre joue le rôle du rassembleur, du garant, de la boussole.

Alors pourquoi quitter précipitamment le navire et céder aux chants des sirènes ? Ne donnons pas raison à François Mitterrand, lui qui considérait le centre comme cette variété molle de la droite. L’heure n’est pas au reniement de nos alliances historiques, l’heure est à l’affirmation de nos sensibilités et de la place que nous devons occuper dans le cadre d’une élection présidentielle, moment démocratique essentiel dans la vie d’un pays.

Le premier tour de la présidentielle sonnera l’heure du choix et je ne doute pas qu’il sera avisé et éclairé, en direction d’un candidat qui nous ressemble et nous rassemble.

Plus que jamais, nous – centristes – avons besoin d’un cap clair. Ne nous dispersons pas aujourd’hui dans des jeux qui irritent et qui divisent. L’élection présidentielle est un horizon proche mais, quoi qu’il advienne, nous devons garder en ligne de mire notre vision de la France : une France ambitieuse, rassemblée, généreuse et pragmatique.

Centristes, il est grand temps de reprendre notre boussole en main !

Frédéric Leturque

Publié dans Actualité, Billets d'humeur, Engagement et actions avec mots clés , , , , , .

2 réponses à Centre : Quand la boussole s’affole !

  1. FD dit :

    J’avais remarqué votre absence à la réunion avec B Apparu hier soir. Je me suis permis de poser une question critique sur la question de la suppression, ds programme À Juppe, de l’Isf (« du mauvais Sarkozy » ai je dit) et parallèlement l’augmentation de la fiscalité (IRevenu tranches moyennes + TVA 1%) (« du mauvais Hollande »). Réponse rigide de BA notamment sur l’ISF sans esprit d’ouverture à la discussion (au nom du principe de reprise économique nécessaire par le biais du capital). Comme si tous les stocks options étaient réinvestis… Cette question de l’ISF risque d’être mal vécue dès le début du septennat. Position + intéressante de F Bayrou ce matin proposant de distinguer le capital réellement réinvesti pour déduire de l’ISF. Cette politique fiscale annoncée me fait hésiter à voter d’emblée AJuppe Cette politique annoncée n’est pas celle d’un Centre (gauche). Il serait intéressant aussi de mieux élaborer la politique européenne face aux défis (en s’inspirant par ex d’une position + proche de M Renzi face à À Merkel).

  2. Martin dit :

    Je n’ai jamais cru en l’UDI. Pour moi çà a été créé pour ramener et garder les centristes sous la coupe de Sarkozy qui les manipule discrètement.
    Les dirigeants de l’UDI sont tous d’anciens apparatchiks qui adoubaient NS lors de la création de l’UMP. Ceux-là même qui huaient Bayrou quand il a, seul, osé se dresser face à l’hégémonie sarkozyste.
    Vous parlez de cap, de rassemblement. Où étiez-vous à ce moment là ? Vous reprochez aujourd’hui aux autres ce que vous-même avez pratiqué auparavant. Vous parlez de suivre un cap alors que vos membres ne sont que des girouettes cherchant à pactiser avec celui ou celle qui aura le plus de chance de gagner.
    Imaginez si, en 2004, tous les centristes s’étaient rassemblés pour offrir à la France et aux français la chance qu’ils méritent. Mais vos dirigeants ont privilégié leurs carrières et des postes bien placés, comme des poussins mendiant leur béquée.
    Aujourd’hui on ne voit ni n’entend plus l’UDI nulle part. Vous avez tué le centrisme. Il est bien tard pour vous en rendre compte.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>