Après l’annonce ce mardi de la mise en place prochaine d’un aller-retour à 20 euros le samedi et le dimanche entre Paris et toutes les destinations TGV du Nord-Pas-de-Calais, la première réaction des élus et des habitants de la région fut naturellement de la satisfaction envers ce geste appréciable réalisé à l’occasion des 20 ans du TGV Nord.
Toutefois, à la suite des derniers éléments apparus sur le sujet, il apparaît que cette offre a été largement survendue par ses promoteurs puisqu’elle sera en fait soumise à plusieurs restrictions – notamment la nécessité de réserver ses billets avant le 9 juin pour les places cet été, places qui seront de surcroît contingentées – et qu’elle n’aura rien de spécifique au TGV Nord étant donné qu’il est d’ores et déjà acquis que ces offres low-cost seront appliquées à de nombreuses destinations Paris-Province le samedi, jour où l’affluence dans les trains de la SNCF est la plus faible.
De plus, un certain nombre de points incitent à prendre du recul et mériteraient une réflexion plus approfondie :
Je tiens ainsi à rappeler que le fond du problème reste la compétitivité des prix et l’équité des tarifs TGV sur l’ensemble du territoire français, notamment pour les utilisateurs réguliers du TGV la semaine (migration pendulaire). Il en va de l’attractivité de nos territoires, du respect des habitants du Nord et du Pas-de-Calais et de la défense de leur pouvoir d’achat. En cela, je rejoins et soutiens la démarche du Président de la Région Nord-Pas de Calais, qui a saisi la justice à ce sujet.
Enfin, si l’intention est louable de favoriser les trajets entre la capitale et la région le week-end par des tarifs attractifs, je’interroge : a-t-on suffisamment anticipé les potentiels effets secondaires, notamment sur les commerces de nos petites et moyennes villes ? Nos commerces locaux connaissent en effet une période difficile et il est primordial, avant toute décision relative à son éventuelle pérennisation, de s’assurer que cette offre n’entraînera pas une désertification de nos cœurs de ville le samedi au profit des commerces parisiens.
Arras, Lille, Lens ou Douai – et à travers elle l’ensemble des villes de la région Nord-Pas-de-Calais – méritent d’être traitées de la même manière que toutes les villes reliées à Paris par le TGV. Surtout, les choix doivent être réfléchis et partagés par tous, afin que le transport ferroviaire soit pour elles et leurs territoires, non pas un simple outil mais un véritable atout.
