Monsieur le Ministre,
C’est avec stupeur que j’ai appris, par l’intermédiaire de Monsieur Philippe RAPENEAU, Président de la Communauté Urbaine d’Arras, les menaces qui semblent peser une nouvelle fois sur l’organisation générale des transports ferroviaires entre Arras et Paris.
Le 10 janvier dernier, la directrice régionale de la SNCF et la directrice régionale de RFF m’informaient que les liaisons TGV entre Arras et Paris n’étaient pas menacées et que nous n’avions pas d’inquiétudes à avoir jusqu’en 2022.
Vous comprendrez que je ressens cette nouvelle annonce comme une trahison, un ressenti certainement partagé par les usagers, les abonnés et les institutions telles que le Conseil Régional, la ville d’Arras et la Communauté Urbaine.
Comment peut-on imaginer développer les transports collectifs, comment peut-on travailler à changer nos habitudes de déplacement si, à chaque matin, la menace d’une désorganisation ou d’une réorganisation pèse sur la vie quotidienne de nos concitoyens ?
Cette annonce est inadmissible et à contre-emploi de tous les efforts collectifs engagés pour développer les modes doux, dans le souci constant du développement durable et de la protection de l’environnement.
La Direction de la SNCF et la Direction de RFF n’ont jamais été capables d’établir et de nous présenter clairement les lignes conductrices de leur stratégie de développement. Les élus comme les usagers n’ont jamais pu partager la vision d’avenir portée par ces entreprises ? Encore eût-il fallu qu’elles en aient une…
La concurrence européenne est aujourd’hui à nos portes. Pourquoi l’Etat français a-t-il tant investi au cours de ces dernières décennies, avec l’impôt du contribuable, pour en arriver là ?
Y-a-t-il une volonté de la part du Président de la République, de la part du gouvernement de remettre en question et de détruire l’aménagement du territoire imaginé au lendemain de la seconde guerre mondiale ?
L’objectif est-il de tout concentrer autour de la capitale parisienne, au sein de ce Grand Paris déjà en thrombose ?
Tout ceci est navrant, déconcertant et inquiétant.
Le Premier Ministre vient de vous nommer secrétaire d’Etat aux Transports. Je veux croire qu’en votre qualité de Ministre, vous aurez la capacité de faire comprendre aux élus français le sens de ces décisions. Pour l’heure, c’est un non-sens.
Aussi, Monsieur le Ministre, je vous invite à venir à Arras afin de rencontrer l’ensemble des collectivités locales, départementales et régionales pour pouvoir ainsi leur faire part des raisons qui peuvent motiver cette décision incompréhensible.
Restant à votre entière disposition pour organiser cette visite, je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de ma haute considération.
Frédéric LETURQUE
