Lettre ouverte à M. Nicolas Sarkozy

Monsieur le Président de la République,
Monsieur le Président des Républicains,

J’ai lu avec grande attention votre tribune de ce jour parue dans un quotidien national, où vous placez l’école de la République comme un enjeu capital pour notre pays et avancez quelques propositions assumées destinées à la recentrer sur sa mission originelle : la transmission des savoirs.

Si j’en rejoins une partie, je ne peux, au vu de ma propre expérience locale, acquiescer à la totalité de vos positions.

Laissez-moi vous expliquer pourquoi en vous apportant, au travers de ces quelques lignes, l’éclairage d’un Maire qui a placé au cœur de ses priorités municipales – et plus généralement de son action politique depuis vingt ans – l’éducation et la réussite éducative.

Nous en convenons tous les deux, l’éducation est le terreau dans lequel poussent les enfants d’une nation, leur donnant les moyens de réussir, de se construire et de se réaliser en tant qu’individus. Elle constitue un socle commun de valeurs, de culture et de connaissances, pour consolider l’égalité des chances. Dans une société républicaine telle que la nôtre, particulièrement en ces périodes où les valeurs fondamentales de la démocratie peuvent être remises en cause, cette chance doit pouvoir être donnée à tous.

Pour ce faire, et particulièrement depuis mon élection à la tête de la ville en 2011, j’ai privilégié, au travers de notre Projet Éducatif Territorial, la concertation et le travail collectif autour de ce sujet, tant avec les parents, les enseignants, les acteurs du monde éducatif que nos équipes municipales. Ceci avec un seul et même objectif : favoriser la réussite et le bien-être des enfants dans nos écoles.

C’est pourquoi, face aux réalités de notre territoire, j’ai naturellement proposé aux Arrageois d’appliquer la réforme des rythmes scolaires dès septembre 2013.

Après une année d’expérimentation et deux années et demie de recul, force est de constater que les bienfaits de la réforme dans les écoles d’Arras sont majoritairement appréciés et reconnus par l’ensemble des acteurs éducatifs, parents et enfants. Un ressenti corroboré formellement par une évaluation réalisée avec l’aide d’un cabinet extérieur à l’issue de l’année scolaire 2013-2014.

Bien entendu, je ne nie pas que certains réglages et améliorations peuvent être apportés à cette réforme, afin par exemple de mieux accompagner les petites villes et villages dans sa mise en œuvre ou de prendre en compte les impacts sur la fatigabilité de l’enfant. Néanmoins, autorisez-moi à la considérer comme une avancée positive qui mérite aujourd’hui d’être confirmée, accompagnée et suivie plutôt que remise en cause.

Je considère l’éducation comme une ambition durable, qui doit s’inscrire dans une temporalité qui n’est pas celle de l’immédiateté. Faire de l’éducation un vecteur de développement pour un territoire demande du temps, de la stabilité, de la continuité et de la pugnacité.

Le Projet Éducatif Territorial de ma ville d’Arras est ainsi l’un des piliers de son Projet de Développement Solidaire, prouvant s’il en était besoin le lien étroit entre éducation et mieux vivre-ensemble, au quotidien et sur le long terme. Pour un territoire, pour une société, toute réforme qui replace l’enfant au cœur du dispositif éducatif est un progrès. Elle constitue par là même un véritable « investissement social ».

La question de l’éducation et des capacités que doit se donner l’État français pour favoriser la réussite éducative de ses enfants, représente aujourd’hui un enjeu majeur pour le devenir de notre pays et doit figurer au premier rang des priorités des candidats à l’occasion des échéances électorales 2017. Il est grand temps que l’école de la République cesse d’être l’otage des calculs politiciens et des combats idéologiques.  J’avais d’ailleurs interpellé en début d’année dernière, par le biais d’un communiqué de presse, l’ensemble des responsables politiques français à prendre conscience de cet enjeu et à ériger l’Éducation en véritable cause nationale.

Au travers de cette lettre ouverte, c’est cet appel que je réitère aujourd’hui.

Frédéric LETURQUE
Maire d’Arras
Vice-Président de la Communauté d’Urbaine d’Arras
Conseiller régional Hauts-de-France

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2 réponses à Lettre ouverte à M. Nicolas Sarkozy

  1. Fille, petite-fille, mon Père, mon Grand’Père, Petits Artisans Artisan-Menuisier, du côté Maternel,
    Petite-Fille, d’un Grand-Père, Peintre-Vitrier,,ma Grand’Mère travaillait avec lui, et s’occupait de poser la Tapisserie, ma Grand’Mère Paternelle était elle-même cultivatrice, active!
    J’ai été éduquée dans la Religion Chrétienne, mais par manque moyen financier,mon frère (décédé) et moi avons toujours été dans une École publique et ensuite nous avons appris notre métier, mon frère Menuisier, moi Secrétaire, Employée de Bureau École Privée, financée par
    ma Grand’Mère Paternelle.Je souligne que c’était un bon choix qu’a fait ma famille, bonne éducation, hors Religion.Je pense qu’il faut garder pour l’Avenir, pour tous, mes enfants
    compris, cet ESPRIT PUBLIQUE! c’est la ligne idéale d’accéder une unique ligne de vie, sans
    discrimination de toute sorte qu’il soit: DIGNITE ET RESPECT! Bernadette Faille Bacquet,
    Hauts de France!

  2. commentaire fait ci-dessus!

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