Suite à l’annonce par le Président de la République de la scolarisation obligatoire dès 3 ans à compter de la rentrée scolaire 2019, j’ai souhaité réagir étant très investi sur les questions d’éducation, .
« 97% des enfants de 3 ans sont aujourd’hui scolarisés. De nombreuses écoles en France accueillent même les enfants dès 2 ans. Cette scolarisation précoce est importante pour répondre aux besoins des familles et des enfants en situation de fragilité, dans les secteurs où les contextes sociaux sont particulièrement difficiles. C’est une volonté affichée et un objectif assumé à Arras.
Cette annonce de la scolarisation obligatoire à 3 ans dès la rentrée 2019 est une bonne chose qui vient officialiser un état de fait.
Je considère toutefois cette décision comme ne devant être qu’une première étape.
Le travail que j’ai eu l’occasion de conduire au niveau national sur la pauvreté des enfants et des jeunes a révélé l’importance de prendre en compte le continuum entre la petite enfance et l’école maternelle et à quel point il fallait travailler sur un véritable projet de la naissance à 6 ans.
J’en appelle donc au Président de la République pour aller au-delà de cette décision que je salue. Je l’invite à considérer les propositions que nous avons remises à la Ministre Buzyn le 15 mars dernier :
- La mise en place de véritables alliances éducatives afin d’incarner au plan local le continuum de la naissance à six ans ;
- Le rapprochement de l’éducation et de la petite enfance par la création de lieux passerelles ;
- La mise en place d’une compétence ministérielle unifiée dans les domaines de l’éducation et de la petite enfance.
Voilà autant de propositions qui permettront de franchir une étape supplémentaire dans la prévention et la correction des inégalités sociales.
C’est dans cet état d’esprit que nous inscrivons notre action à Arras. Nous l’exprimerons le 3 avril à l’occasion d’une « rencontre territoriale » consacrée à notre projet éducatif et qui présentera notre plan d’actions global pour la petite enfance, la parentalité et la réussite éducative, trois dimensions qui doivent être pensées et travaillées ensemble.
Suite au débat sur l’organisation de la rentrée scolaire 2018 pour laquelle nous proposons une organisation sur mesure et où nous affichons notre volonté de maintenir les 4,5 jours dans les écoles des quartiers prioritaires, nous souhaitons affirmer notre engagement envers les publics les plus fragilisés et mettre en place au niveau local des outils efficaces dont la Communauté Educative devra se saisir : un projet dédié pour les 0-6ans et des centres de loisirs inspirés de l’expertise des TAP organisés gratuitement dans nos écoles depuis 2013.
Cette décision du Président de la République ne refermera pas la porte ouverte par le Ministre Blanquer sur les rythmes scolaires qui entraîne un retour massif à la semaine de 4 jours dans les communes françaises et qui vient pénaliser les familles et les enfants en situation de fragilité sociale.
Si cette annonce d’Emmanuel MACRON s’accompagne de la mise en œuvre de véritables mesures pour considérer l’enfant dès sa naissance et ainsi disposer des véritables leviers permettant de prévenir et corriger les inégalités, alors ce sera un moindre mal. »